La Saison des flèches

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PRIX FNAC-SINSENTIDO 2009 (ESPAGNE)

Que le présent serait triste si Irving McMulligan n’avait inventé en 1879 un procédé exclusif permettant de mettre les Indiens en conserve. Grâce à Mulligan’s Tradition Inc, ce rêve américain s’exporte aujourd’hui dans le monde entier : il est désormais possible pour tout un chacun d’accueillir chez soi de véritables Indiens !
« Le Far-West à la maison pour 19 euros seulement », sur le papier, c’est alléchant. Mais au jour le jour, pour un couple de retraités charentais habitant un petit appartement sans balcon, il est parfois difficile de cohabiter avec une famille sioux.
D’autant que l’aventure n’est pas sans conséquence : dans les pas des Indiens arrivent les bisons et les chercheurs d’or, le couloir se change en canyon et un lac naturel apparaît devant le canapé, c’est la nature qui reprend ses droits !

Fourni avec cette réédition de ce western d’intérieur : une étiquette pour réaliser sa propre boîte d’Indiens.

“The Wild Wild West at home for 19 euros only”. This indoor western
is a funny satire of our modern world. Book also published in Spain where the authors received the Fnac-Sinsentido Prize.

La Saison des flèches

Ex-libris & posters

  • Mulligan libère la femme - La Saison des flèches
    Ex-libris
    16 x 20 cm

     

    3,00 EUR
Presse

· Presse ·

Tout ce qui flotte risque de s’écouler, et c’est à peu près l’impression de fuite (goutte à goutte puis à pleines bassines) que procure la Saison des flèches, dont les héros composent une famille bien-pensante de la classe moyenne qui décide d’acheter des Indiens en conserve. Des Indiens d’Amérique, avec tipi, plumes et arc, et ce malgré le génocide qui les a éteints il y a plus d’un siècle. (…)Retour ligne automatique
Toutes les voies du roman (et du graphisme) sont utilisées pour rendre la naïveté un peu sordide de ces braves gens qui adoptent des Indiens à peu près comme s’ils étaient des hamsters (ou des enfants démunis) : journal intime du père de famille, fausses pages de manuels (du genre J’élève mon Indien), fausses affiches, cartes, etc. Une fois démoulée de sa boîte, la famille de trois Sioux, père, mère et fils, est installée dans la chambre d’amis : « Agnès avait changé les draps. Ils y seront bien, je pense. » On lit des livres pour s’instruire (recommandons au passage le chapitre 5.1 de l’Indien en conserve, sur « le cow-boy et l’Indien, une interdépendance conflictuelle »).

, Libération

Un indien en conserve, ça peut rendre de nombreux services, comme l’indique la notice. Il peut faire la vaisselle, passer l’aspirateur. Peut être pas faire la conversation. Tenté par ce produit unique, un couple de retraités charentais ira de surprise en surprise devant les péripéties qu’entraîne l’irruption d’une famille indienne dans son appartement sans balcon. […] Complètement déjanté et absurdement drôle, ce western inattendu donne envie de tout lâcher pour aller chercher ses mocassins.

, Victoire

La saison des flèches est un bonsaï graphique, une image tordue accouchant d’un récit. Trouillard et Stento sont les deux jardiniers patients qui arrosent leur fantaisie et la regardent pousser, satisfaits de la voir se tordre et se déformer pour repousser les murs, fissurer les parquets, et desceller la tuyauterie. Elle s’étend, s’étale, recouvre la réalité et s’y substitue, ou la contamine. Au cours de l’opération, insensiblement, les personnages sont tous devenus des Indiens, des Sioux, des Apaches engagés dans la longue retraite intérieure devant la charge des costards-cravates qui les harcèlent. On referme le livre, devenu soi-même un peu Indien d’appartement, un peu contaminé par le Far West en conserve. Mais dans quelle réserve, au fond, Trouillard et Stento nous annoncent-ils que nous sommes d’ores et déjà parqués ? Et par qui ?

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